La Boîte à merveilles (20 Questions/Réponses, Chapitre I)
La Boîte à merveilles (20 Questions/Réponses)
ETUDE DE TEXTE : Le Dernier jour d'un condamé (Chapitre 26)
I. Situation du passage :
Le condamné à mort s’adresse à sa fille
en parlant de ses dernières heures avant
l’exécution. Il s’agit d’un long discours pathétique.
énonciation :
Énonciateur : Le père (ma, je, me, moi) Destinataire : La fille (ton, Marie)
Temps : 10 heures. (6heures de l’exécution) Lieu : conciergerie
1- I- Un plaidoyer contre la peine de mort. Les arguments du narrateur :
Arg 1 : Il ne faut pas laisser un enfant orphelin
Ex 1 : Accumulation : « ton père qui t’aimait tant […] qui baisait ton petit coup blanc […] qui passait la main sans cesse dans tes cheveux […] qui prenait ton joli visage rond entre ses mains », « Qui est-ce qui te fera tout ça maintenant ? », « malheureuse orpheline ».
Arg 2 :L’exécution d’un condamné a des conséquences sur son enfant
Ex 2 : « Tous les enfants de ton âge auront des pères, excepté toi », « Comment te déshabitueras-tu, mon enfant, du jour de l’an, des étrennes, des beaux joujoux, des bonbons et des baisers ? »
Arg 3 :L’avenir d’un enfant de condamné est compromis
Ex 3 : Phrases interrogatives : « Que deviendra-t-elle ? », « Est-il bien vrai que tu auras honte et horreur de moi ? », utilisation du futur « sera », « auras ». Sentiments négatifs : « honte », « horreur », « méprisée », « repoussée »
Synthèse partielle 1 :
A travers une lettre adressée à sa fille Marie, le narrateur essaie de convaincre le lecteur de la nécessité d’abolir la peine de mort. Tous les exemples du narrateur s’appuient sur sa propre fille, elle semble être l’unique raison pour laquelle il ne faut pas le tuer.
1- II- Une stratégie de persuasion :
a) a) le narrateur fait appel aux sentiments familiaux
Ex 1 : Marques de tendresse envers sa fille ; «petite Marie bien-aimée» «qui l'aime de toutes les tendresses de mon cœur», «ton père qui t'aimait tant», adjectifs qualificatifs comme «petite», «jolie». Description angélique de Marie : «ton petit cou blanc et parfumé», «joli visage rond», comparaison : «les boucles de tes cheveux comme sur de la soie».
b) Implication du locuteur :
Ex 2 : Marques de la 1ere personne du singulier : « je », « me », « moi », nombreuses répétitions de ces pronoms.
c) Utilisation du registre pathétique :
Ex 3 : Phrases exclamatives et
interjections qui traduisent les émotions du narrateur (tristesse, désespoir) :
«Ah ! Grand Dieu !», «Misérable !», «Oh !», «C'est pour moi !», Compassion
éveillée chez le lecteur, attendrissement dû à la séparation avec sa fille :
adjectifs qualificatifs «pauvre petite», sa fille va se retrouver seule :
«malheureuse orpheline».
Synthèse partielle :
Le narrateur adopte une stratégie de la persuasion à l’aide des procédés suivants :
- Il fait appel aux sentiments familiaux, les marques de tendresse envers sa fille.
- Il s’exprime en première personne de singulier pour susciter la compassion et la pitié du lecteur.
- Il emploie une tonalité pathétique.
I. Synthèse globale :
Six heures de la fin du condamné à mort éveille en lui l’instinct parental ; il ne pense qu’à sa fille Marie et songe à son avenir, un avenir où l’image du père la condamnera aussi, mais à vie. Il s’agit d’un plaidoyer contre la peine de mort ou le narrateur emploie une tonalité pathétique dans le but d’éveiller et de gagner la compassion de ses geôliers voire de tous ces «ils » qui attendent la cérémonie de son exécution.